Un vignoble séculaire.

La vigne est cultivée à Hermillon depuis de nombreux siècles. Hélas, dans les années 60, de nombreuses vignes ont été arrachées ou abandonnées. C’est l’effet combiné de l’évolution des modes de vie et la présence de fluor qui a eu raison des vignes d’Hermillon comme de l’ensemble du vignoble de Maurienne . En effet, après guerre, la modification rapide du mode de vie ne justifiait plus une exploitation manuelle de petites parcelles, et la présence de fluor impactait les rendements et la qualité des raisins. Pourtant nombre d’habitants se souviennent encore de leurs douleurs après avoir pioché la vigne au « biguard, », de la la taille au printemps, mais aussi de la joie des vendanges à l’automne, de l’odeur caractéristique de la vinification dans les caves lorsque l’on « plongeait la cuve », des jours de partage autour du vin tiré, du cliquet du pressoir, et de l’alambic qui restait plusieurs semaines dans la commune. Les plus anciens ont parfois la nostalgie d’avant guerre, quand disposant encore de leurs propres alambics en cuivre, ils distillaient eux même le précieux marc pour en extraire la « goute ».

En ce début de 21° siècle, seules quelques vignes subsistent encore sur la commune, jalousement gardées par les derniers viticulteurs porteurs d’une tradition séculaire. Il faut se souvenir et imaginer que toute la ceinture du village revêtait les couleurs chatoyantes des vignes en automne. Le haut du village, tout d’abord, depuis La Blanche, La Croix St Grat, le Nezet, Derrière la Tour, sans oublier le coteau de Cote Cartier, et les vignes situées sous le Tufs, au lieu-dit portant le nom oh combien évocateur de Pomart. Les vignes sculptaient également le paysage en ceinture du village, depuis, Vers la roche, jusqu’au Champs en passant par, Les Empruns, La Rua, Les trois Noyers et La Barme.

Un paysage restauré.

Avec le remembrement, les parcelles ont été agrandies, et les friches débroussaillées. La commune a porté une attention toute particulière à la restauration des parcelles situées à proximité des habitations. Un paysage ouvert, se redessine peu à peu, autour d’Hermillon. Lors de la séance du 14 février 2008, le conseil municipal a décidé de soutenir l’association Solid’Art Maurienne dans son projet de réintroduction de la culture de la vigne et de production de vin en Maurienne. Ce soutien prends la forme d’une subvention pour l’achat des ceps et mise à disposition d’une parcelle de terrain. Dans un premier temps c’est une parcelle communale située dans le secteur de Croix Saint Grat qui est proposée pour cette aventure.

Une tradition retrouvée.

Le projet, est avant tout une aventure humaine, et solidaire. Il doit montrer qu’il est possible de perpétuer des traditions séculaires en fournissant localement un travail à visage humain. Notre commune fait clairement ici, le choix de la tradition sans rechercher la production de masse ou la rentabilité.

Du travail des hommes, de leur sueur nait un projet de taille humaine, ou chaque intervenant gagnera en dignité en contemplant le chemin parcouru de la réappropriation du terrain à la vendange. Comme jadis, les ouvriers ont même fabriqué leurs piquets en bois de chataîgnier et d’acacia, piquets fendus à la main, comme le veut la tradition. Partant d’une démarche respectueuse de l’environnement, ne recourant pas aux produits chimiques, un moment particulièrement émouvant à été vécu, lorsque le labourage et le hersage ont été réalisés par Denis Fady et sa jument Castille. Pour ancrer plus encore le projet dans la tradition, les frères Grisard, viticulteurs à Fréterive, participent au projet et apportent leur savoir-faire viticole dans le domaine de la production d’un vin bio de qualité.

Des rendez-vous…

2008 a vu, naitre la première vigne,
2009 pourrait apporter une seconde implantation.
Rendez-vous est pris pour l’automne 2010 et la première vendange….

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